
Le blanchiment d’argent est un fléau qui gangrène l’économie mondiale. Cette pratique illégale consiste à dissimuler la provenance de fonds obtenus illégalement en les réinjectant dans des circuits légaux. Face à ce phénomène, les gouvernements et les organisations internationales ont mis en place une législation stricte pour lutter contre ce crime financier. Décryptage.
Les principales lois et directives contre le blanchiment d’argent
En France, la lutte contre le blanchiment d’argent s’appuie sur plusieurs textes législatifs et réglementaires. La loi n° 90-614 du 12 juillet 1990 relative à la participation des organismes financiers à la lutte contre le blanchiment des capitaux issus du trafic de stupéfiants, également connue sous le nom de loi Tracfin, est la première pierre angulaire de ce dispositif.
Au niveau européen, plusieurs directives anti-blanchiment ont été adoptées par l’Union européenne. La plus récente, la cinquième directive (UE) 2018/843 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018, renforce les obligations des États membres en matière de prévention, de détection et de répression du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.
Obligations des professionnels concernés
Les professionnels assujettis à la législation anti-blanchiment sont nombreux et incluent notamment les établissements bancaires, les compagnies d’assurance, les notaires, les avocats ou encore les agents immobiliers. Ils doivent respecter plusieurs obligations afin de contribuer à la lutte contre le blanchiment d’argent.
La première obligation est celle de la vigilance. Les professionnels doivent vérifier l’identité de leurs clients et bénéficiaires effectifs ainsi que l’objet et la nature de leur relation d’affaires. Ils doivent également surveiller de manière continue les transactions effectuées par leurs clients afin de détecter d’éventuelles opérations suspectes.
Ensuite, ils doivent déclarer sans délai à Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins), l’organisme français en charge de la lutte contre le blanchiment, toute opération suspecte ou inhabituelle. Pour faciliter cette démarche, le site www.avis-judiciaire.fr met à disposition des professionnels concernés des informations utiles pour se conformer à leurs obligations légales.
Sanctions encourues en cas de non-respect des obligations
Le non-respect des obligations anti-blanchiment peut entraîner des sanctions pénales, administratives et disciplinaires pour les professionnels concernés. Les peines peuvent aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende pour les personnes physiques et jusqu’à 1 875 000 euros d’amende pour les personnes morales.
Outre les sanctions financières, les professionnels peuvent également être frappés de sanctions professionnelles, telles que l’interdiction d’exercer leur activité ou la suspension de leur agrément. Les autorités de contrôle, comme l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour les établissements bancaires et financiers, sont chargées de veiller au respect des obligations anti-blanchiment par les professionnels assujettis.
En résumé, la législation contre le blanchiment d’argent est un enjeu majeur pour assurer l’intégrité du système financier et lutter contre les activités criminelles. Les professionnels concernés doivent se montrer vigilants et respecter scrupuleusement leurs obligations légales sous peine de lourdes sanctions.
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